
Notre spiritualité,
dans les pas de nos fondateurs
A la suite du Christ-Serviteur, nous sommes appelées à vivre l’Évangile dans l’esprit de Saint François d’Assise et à la manière de notre fondatrice, Mère Joséphine. Nos vies s’enracinent dans la prière, nourries par la Parole de Dieu et l’Eucharistie. Nous sommes conduites à construire la fraternité entre nous, et à vivre une présence fraternelle à tous, de préférence aux petits et aux pauvres.

Le trésor de Mère Joséphine
Mère Joséphine, notre fondatrice, nous a transmis un trésor, une spiritualité qui est la source de notre être et de notre agir de Petites Sœurs, aujourd’hui. Elle s’appuie sur des piliers forts qui guident nos vies personnelles, en fraternités et dans le monde.

L’attachement passionné
à Jésus-Christ
Mère Joséphine cherche à demeurer sans cesse dans la présence du Seigneur qui unifie sa personne dans l’être et dans l’agir. Son être et sa vie sont entièrement façonnés par l’Evangile.
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Elle l’exprime avec force dans ses lettres aux Petites Soeurs :
« Faire tout pour l’amour du Bon Dieu » (lettre 29-30)
« Appliquez-vous à la Sainte Présence de Dieu » (let.6)
« Demandez sans cesse les dons de l’Esprit-Saint pour vous embraser du Saint Amour de Jésus, et vous guider dans tout ce que vous aurez à faire (let. 12) ».
La compassion de Mère Joséphine pour Jésus souffrant et pour l’homme souffrant ne font qu’un. Depuis sa jeunesse, Mère Joséphine est un être de compassion et de miséricorde.
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Plus tard, entrée dans le Tiers-Ordre franciscain, elle découvre en Saint François d’Assise un être de compassion pour le Christ et pour celui qui souffre ; elle se sent alors confirmée dans l’orientation de son propre cœur. C’est donc tout naturellement qu’elle oriente les Petites Sœurs à devenir des êtres de compassion et de miséricorde.

La compassion

Prendre soin
A l’appel d’autres femmes, Mère Joséphine a participé à l’œuvre des garde-malades qui nécessite sa présence et ses compétences.
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Aujourd’hui encore nous sommes appelées à prendre soin les uns des autres, à garder tous ceux qui nous sont confiés. Cela implique de prendre soin de la personne dans toutes ses dimensions : corporelle, morale, spirituelle, familiale. « Garder » demande bonté, amour, tendresse.
Cette confiance qui l’anime la rend audacieuse, abandonnée à la Divine Providence, forte et créatrice envers ses Petites Sœurs qu’elle envoie au service de « ceux dont personne ne s’occupe ».
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« J’ai confiance, je suis bien sûre (…) » (let.4-12-28-30)
« Je ne doute pas (…) » (let.13-24)
« (…) Ne vous découragez pas, avec la grâce de Dieu vous pouvez tout » (let. 49)

La confiance totale
en Dieu

La bienveillance
Par une attention bienveillante à l’autre, à ce qu’elle vit, par sa capacité d’empathie, Mère Joséphine entre dans ce que vit la Petite Sœur, elle le formule et l’éclaire en le faisant sien.
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Tenant compte de l’humain dans les petites choses, Mère Joséphine laisse parler son cœur et sa sensibilité. Elle se montre à la fois ferme, éducatrice, pleine de tendresse, douce pour que les Petites Sœurs grandissent et deviennent de « Bonnes Petites Sœurs. »
Pouvoir dire sans cesse ‘ bonne’ et ‘ bon’ à ses Petites Sœurs, au Bon Dieu, au Bon Jésus et à tant d’autres personnes suppose un être bon qui voit dans la lumière de Dieu et fait discerner l’essentiel.
« Vos bons exemples édifieront et porteront à l’Amour du Bon Dieu » (12ème lettre de Mère Joséphine)
« Je vous engage à continuer ce bon entendement… c’est la vraie manière de pratiquer les vertus pour l’amour de Jésus » (24ème lettre de Mère Joséphine)
Cela fait écho à la Parole du Christ : « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres qu’ils reconnaitront que vous êtes mes disciples ».

La bonne entente chaleureuse

L’humilité et la simplicité
Jésus s’est humilié en se faisant obéissant jusqu’à la mort sur la Croix. Mère Joséphine épouse, incarne la pensée, le regard, la manière de faire de Jésus, dans sa vie quotidienne, dans sa relation aux Sœurs, aux malades.
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« … humilité qui plaît tant à Jésus notre Epoux, vertu sans laquelle il ne peut y en avoir d’autres… (let. 2) … qui engendre toutes les autres vertus » (let. 12)
Elle signait ses lettres en tant que « Sœur Joséphine », même quand elle était supérieure générale.
Mère Joséphine est naturellement simple en tout, et surtout avec les personnes de tous milieux et de toutes conditions, de qui elle se faisait proche.
Dans ces lettres, Mère Joséphine invite ses Petites Sœurs à la confiance en Dieu Bon, et son testament nous donne son héritage spirituel :
« Oh ! Mes bien-aimées Petites Sœurs, que la sainte charité de Jésus soit toujours avec vous ; qu’elle soit toujours dans votre cœur et dans votre esprit et vous aurez toujours la sainte paix de Jésus et vous ne porterez jamais de mauvais jugements les unes sur les autres ».

La charité et l’absence de jugement

Le souffle de Saint François
Considéré comme l’un des plus grands saints, François d’Assise nous lègue un héritage spirituel essentiel. Son chemin de conversion qui l’amène à vivre l’Évangile dans la fraternité dans la pauvreté, sa relation singulière à la nature et son attitude avant-gardiste pour le dialogue inter-religieux guident notre vie de Petites Soeurs. Pour nous, il est un exemple, un modèle, une véritable richesse.
Les valeurs de la spiritualité franciscaine
La spiritualité franciscaine met au cœur de l’existence la simplicité, la pauvreté volontaire, la fraternité universelle et un amour profond de la Création, perçue comme reflet de la bonté divine. Depuis le 29 novembre 1979, il est le saint patron de l’écologie.
Vivre selon l’esprit franciscain, c’est chercher à imiter le Christ dans l’humilité, la joie et la paix, en se mettant au service des plus pauvres. Cette spiritualité invite à une relation intime avec Dieu à travers la prière, mais aussi à travers la vie concrète, les rencontres et l’attention portée à toute forme de vie.

Vivre en fraternité
Centrer sa vie sur Dieu
Agir en membres vivants de l’Église
Vivre en frères et sœurs appelés à la conversion
Prier et contempler
Suivre le Christ pauvre
Être porteurs de Paix
Prendre soin de la création


« Commençons, mes frères, à servir le Seigneur Dieu. »
Saint François d’Assise à la fin de sa vie
Suivre le Christ pauvre, un de nos fondamentaux
Vivre la pauvreté. C’est dire oui à la vie, accueillir la vie, les événements, les personnes comme un don de Dieu. Laisser la vie nous traverser pour la faire fructifier et la partager. Si nous possédons la vie, les choses, les personnes, nous tuons la vie. Nous la refermons sur elle-même.
« Si Saint François n’a rien voulu s’approprier, c’est parce qu’il aimait trop la création. Il aimait trop l’œuvre de Dieu pour la mettre dans sa poche. Il savait que toute appropriation est une manière d’éteindre la lumière, d’éteindre la beauté du monde, parce qu’on la ramène, cette beauté du monde, au petit cercle du moi animal et égocentrique. Au lieu que le monde soit un espace qui nous appelle à la joie d’une découverte inépuisable, le monde devient une prison : il faut l’entourer de mur, de fil de fer barbelé, il faut le défendre, il faut en perdre la joie en faisant le guet pour ne pas être volé ». (M.Zundel, Je parlerai à ton cœur, Anne Sigier, 1990).


L’écologie intégrale : du cantique des créatures à l’encyclique Laudato Si
« Laudato SI, mi’ Signore » – « Loué sois-tu, mon Seigneur »… Ces mots, issus du Cantique des créatures de Saint François d’Assise, donnent leur titre à l’encyclique du pape François sur la sauvegarde de la maison commune. En 2025, nous fêtons les 800 ans de cette louange au Seigneur pour et par la terre, et les 10 ans de l’encyclique.
Le pape François nous invite à « écouter tant la clameur de la terre que celle des pauvres » (Laudato Si, 50) et à devenir des « gardiens » de la Création et de nos frères, comme Saint Joseph, qu’il décrit comme un homme à la tendresse courageuse. Être gardien, c’est vivre avec bonté et veiller avec attention sur la planète, sur nos proches et sur nous-mêmes.
Avec d’autres, les Petites Soeurs participent à construire un monde plus juste, plus fraternel, à favoriser le « développement de tout Homme et de tout l’Homme » (Paul VI, Populorum progressio, 1967).

A la suite de Sainte Claire
Sainte Claire d’Assise, contemporaine et disciple de Saint François, a fondé l’ordre des Pauvres Dames, devenu plus tard l’ordre des Clarisses. Sa spiritualité se caractérise par une vie de pauvreté radicale, de prière silencieuse et de confiance totale en Dieu. Elle a vécu dans la clôture, mais son rayonnement spirituel a traversé les murs de son monastère.

Une vie de pauvreté
Durant quarante-deux ans, au monastère de Saint-Damien, avec les sœurs qui l’ont rejointe, elle est « attentive et passionnée » – selon les mots de son testament – pour garder cette pauvreté, qui est le chemin privilégié auquel le Seigneur l’appelle.
Le pape lui accorde le « privilège de pauvreté » : personne ne peut les contraindre à accepter des possessions pour assurer la sécurité matérielle de la communauté. C’est un exemple unique dans l’Église ! Elle est la première femme à avoir rédigé une règle de vie pour un monastère de femmes. Les sœurs vivent, comme les frères, de la mendicité, c’est-à-dire avec ce que la population d’Assise et des environs leur donne. Claire voit dans tous ces gestes de partage la bonté que le Père des miséricordes leur manifeste chaque jour, et elle ne cesse de le remercier. La pauvreté ouvre son cœur à la louange ! La joie de la vie fraternelle, avec ses sœurs, est aussi un fruit de son amour pour Jésus, dans cette pauvreté.


« Ne recule jamais. Hâte-toi au contraire et cours d’un pas léger.
Va, confiante, allègre et joyeuse ! Avance avec précaution sur le chemin du bonheur. »
Lettre de Sainte Claire à Agnès de Prague